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LE FORGERON DE THALHEIM

cet Allemand. Ah ! Dieu ! Exauce les prières d’une mère ! Qu’il soit innocent ! Qu’il soit innocent !

Jean était violemment ému.

— Et l’a-t-on déjà.conduit en prison ?

— Oui, vers une heure de cette après-midi, ils ont quitté Thalheim, mon fils entre deux gendarmes. Tout le village est en l’air, et moi je pleure ici sur le sort de Robert.

— Consolez-vous, mère Feller ! Robert doit être innocent.

— Mais, Jean, le forestier est tué. Ce n’est pas un songe, puisque je vous vois, que je vous parle et que mon fils est arrêté.

— Un accident peut-être ! Ou bien des rôdeurs auront attaqué ce coureur d’aventures.

— Vos raisons ne me tranquillisent pas.

— Et, cependant, il ne faut jamais se décourager si vite. C’est mon idée : Robert n’est pas coupable. S’il l’était, il l’aurait déclaré. Il n’y va pas par quatre chemins, lui.

Au revoir, mère Feller.

— Un instant ! Auriez-vous quelques soupçons ? Ah ! mon Robert ! Quelle douleur est la sienne, sans doute ! Perdre Suzanne ! Je suis certaine qu’elle le méprise.

— Justement, je vais la trouver. Il ne faut