La jeune fille et la mère se levèrent, tremblantes et comme épeurées. Elles avaient, pour la première fois, un criminel devant les yeux.
Jean remarqua le mouvement ; il sourit.
— Rassurez-vous ! Je ne suis point méchant pour cela.
— Nous vous avons toujours considéré comme un honnête homme, fit Suzanne, une grande joie inondant de nouveau son cœur. Égoïsme de l’amour ! Elle ne songeait pas au malheureux bûcheron.
— Merci ! Vos paroles font du bien. Elles viennent de lèvres qui ne savent pas mentir.
Mais vous n’êtes même pas curieuses de savoir pour quelle raison j’ai tué le forestier ?
— Je n’ose vous interroger, dit Marguerite Teppen, tant je redoute quelque chose de terrible.
— Et vous ne vous trompez pas : Otto Stramm a séduit ma fille Georgette.
— Grand Dieu ! je crois comprendre.
— Tout à fait ! À présent, si c’était un effet de votre bonté, vous pourriez me rendre un grand service, vous, Suzanne particulièrement.