Page:César - Le forgeron de Thalheim, 1885.djvu/229

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
229
le forgeron de thalheim

La jeune fille et la mère se levèrent, tremblantes et comme épeurées. Elles avaient, pour la première fois, un criminel devant les yeux.

Jean remarqua le mouvement ; il sourit.

— Rassurez-vous ! Je ne suis point méchant pour cela.

— Nous vous avons toujours considéré comme un honnête homme, fit Suzanne, une grande joie inondant de nouveau son cœur. Égoïsme de l’amour ! Elle ne songeait pas au malheureux bûcheron.

— Merci ! Vos paroles font du bien. Elles viennent de lèvres qui ne savent pas mentir.

Mais vous n’êtes même pas curieuses de savoir pour quelle raison j’ai tué le forestier ?

— Je n’ose vous interroger, dit Marguerite Teppen, tant je redoute quelque chose de terrible.

— Et vous ne vous trompez pas : Otto Stramm a séduit ma fille Georgette.

— Grand Dieu ! je crois comprendre.

— Tout à fait ! À présent, si c’était un effet de votre bonté, vous pourriez me rendre un grand service, vous, Suzanne particulièrement.