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le forgeron de thalheim

d’aimer, sans engager son avenir, se présentait, il la saisissait prestement. Allemand jusqu’au bout des ongles, chauvin à ses heures, plein de cette fatuité que deux guerres ont insufflée dans l’âme de la nation tudesque, il manifestait un souverain mépris pour la grande vaincue. Mais, très politique en cela, il savait parfaitement, suivant les circonstances, imposer silence à son zèle patriotique. Il avait quelques fausses idées, une capitale entre autres, celle de considérer l’Alsace comme un pays à exploiter. Il est vrai que c’est une terre promise pour un enfant des marais poméraniens.

La première chose que fit Otto Stramm fut de chercher un logement convenable. Ils étaient rares au village de Thalheim. Néanmoins, il finit par découvrir, près de l’auberge de Gaspard Tonder, dans la maison du maire Victor Helbing, un logis composé d’une chambre à coucher et d’une autre pièce pouvant servir de bureau. Cela faisait parfaitement son affaire.

La nouvelle de son arrivée se répandit dans la localité avec la rapidité de l’éclair. C’était la première fois que l’administration plaçait un de ses employés à Thalheim.