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LE FORGERON DE THALHEIM

grec, il avait trouvé. Cet biseau rare, rara avis, qui, pour lui, devait être la perle des gendres, s’appelait Jules Cordier et n’était autre que le fils d’un client qu’il avait à Belfort, la bonne ville. Il fit sa connaissance lors d’une visite au frère de Suzanne qui, comme le lecteur ne l’a sans doute pas oublié, suivait les cours du lycée. Le père Teppen revint à la maison, tout heureux de son voyage, mais remettant au lendemain ses confidences à sa femme et à sa fille — et ses ordres aussi.

Que faisaient, pendant ce long hiver, les autres personnages de ce modeste récit ?

Robert avait repris, auprès de sa mère, son rôle de fils dévoué que Thomas, l’ouvrier suisse, partageait, tant il se montrait reconnaissant de la sympathie que son maître lui témoignait. Le travail abondait. La réputation de Robert avait franchi les limites du village de Thalheim. Les hommes de la plaine venaient chez lui ; le nombre des pratiques augmentait que c’était un plaisir. Ils ne pouvaient pas assez forger du matin au soir. Et pourtant, ils y allaient gaiement, Thomas surtout.

Car, pour Robert, les jours étaient longs, démesurément longs. Depuis sa sortie de