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le forgeron de thalheim

prison, il n’avait eu que de rares éclaircies de bonheur. Mais que d’heures tristes, en revanche ! Il ne les comptait plus. Il avait espéré qu’un rapprochement aurait lieu entre la famille Teppen et la sienne. En vain il attendit cet heureux événement. Il voyait bien Suzanne, de temps en temps, soit à l’église, soit trottinant sur le chemin du village. Ils se saluaient avec une grande douleur dans le regard. Une fois même Suzanne avait osé se rendre à la forge ; la veuve Käthel était indisposée. Mais la colère qu’en eut Teppen lui interdit à l’avenir toute relation avec la mère de celui qu’elle aimait.

D’où la tristesse des deux jeunes gens.

Sa mère observait d’un œil anxieux la conduite de son fils.

Elle n’avait plus ce beau sourire sur les lèvres lorsque, après l’ouvrage, elle contemplait le visage de Robert, dont une ride tourmentait souvent le large front pâle.

— Robert, il ne faut plus penser à Suzanne.

— Mère, tu m’ordonnes une chose impossible.

— Mais, où cet amour te mènera-t-il ?

— Je n’en sais rien.