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LE FORGERON DE THALHEIM

nouveau, les longues après-midi des dimanches, claires et silencieuses. Il pourrait reprendre ses courses dans les bois, s’égarer sous le feuillage des grands hêtres, s’arrêter au sommet de quelque colline d’où les regards plongent dans les champs fertiles de sa chère Alsace. Et qui sait ? — ce qui est peut-être bien le motif qui le fait soupirer après les beaux jours — le hasard, si malin souvent, dirigerait bien une fois ou l’autre les pas de Suzanne dans ces promenades solitaires. Alors il dirait à la jeune fille combien il l’aimait toujours, comme cet hiver lui avait semblé triste et long, comment il s’était ennuyé d’elle, et que si le père Teppen ne voulait pas lui donner sa bonne Suzanne, il lui serait tout à fait impossible de supporter plus longtemps ses amers chagrins et de traîner ses jours désolés !

Un dimanche, Robert, à une heure avancée de la soirée, sortit de la maison pour observer le temps qu’il faisait. Le vent semblait souffler avec plus de violence.

Dans le courant de la journée, le forgeron avait été à la Ravine, afin de s’assurer que la maison de Jean Schweizerl n’avait pas trop souffert durant la mauvaise saison. En