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le forgeron de thalheim

passant près de l’étang, il avait été frappé de la masse d’eau qu’il contenait. D’un instant à l’autre, la chaussée élevée qu’on avait construite, pouvait se rompre sous la forte poussée que produisait la fonte subite des neiges. Il eût été prudent d’avertir Joseph Teppen, mais Robert n’avait osé se présenter à la tuilerie ; d’ailleurs, il n’aurait pas trouvé le père de Suzanne, puisqu’il était parti pour Belfort, comme nous l’avons écrit plus haut. Le danger était réel ; il croissait même de minute en minute. Et si, pendant la nuit, l’étang venait à faire une brèche dans la chaussée, la maison d’habitation, ainsi que la tuilerie proprement dite, courrait un grand péril, le niveau de l’étang correspondant au premier et unique étage de la demeure des Teppen. De sorte que, si d’eau se précipitait contre les bâtiments, la chambre du père et de la mère de Suzanne, la chambre commune, la cuisine et toute la tuilerie seraient facilement submergées. Quant aux deux jeunes filles, elles occupaient l’étage.

Robert, en observation devant sa forge, écoutait le bruit des eaux dévalant les pentes assez abruptes des collines. Il n’était pas tranquille. La vie de celle qu’il aimait lui était