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LE FORGERON DE THALHEIM

Suzanne aurait bien voulu rester à la forge pour soigner a malheureuse amie ; mais il y avait les mauvaises langues, puis son père lui avait brusquement déclaré que ce m’était pas la place d’une jeune fille. La veuve Käthel avait donc, à elle seule, la direction du ménage et la charge de garde-malade. Elle remplissait sa tâche sans beaucoup de fatigue, car son cœur d’excellente mère lui murmurait des espoirs riants pour d’avenir de son fils et de celle qu’il aimait.

A la tuilerie, l’inondation avait causé de sensibles ravages. Le rez-de-chaussée de la maison était sens dessus dessous, pour ainsi dire. L’eau avait entraîné au loin la batterie de cuisine. Les gros meubles avaient résisté à la force du courant, le secrétaire, entre autres, où Teppen renfermait ses papiers et sa caisse ; mais tout avait eu à souffrir du contact de l’élément liquide.

Toutefois, c’est dans le bâtiment à côté, où les ouvriers travaillaient, que les dégâts étaient le plus visibles. Tout était plus au moins perdu. Environ quinze mille tuiles, qu’on avait préparées quelques jours auparavant, étaient anéanties. La roue, les courroies et les engrenages portaient également