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LE FORGERON DE THALHEIM

— J’ai deviné, n’est-ce pas ? ajouta la veuve.

— Tu as une trop bonne opinion de moi, ma mère : aucune jeune fille…

— Ta, ta, ta, mon gars ! Crois-tu que j’ignore le but de tes promenades ? Georgette est une charmante enfant, son père était l’ami du tien. Elle est pauvre, soit ; mais tes bras sont solides et ton état peut nourrir femme et enfants, avec ta vieille mère.

Aimes-tu Georgette ?

— Non ! Je n’ai pas pour elle ce sentiment que tu supposes. Georgette et moi, nous sommes comme frère et sœur.

La veuve le regarda, étonnée.

Robert reprit :

— Oh ! ne va pas t’imaginer que la pauvreté de Jean Schweizerl m’épouvante. D’abord ils ont quelque bien, peu, il est vrai. Au contraire, je voudrais que la jeune fille que j’aimerai… peut-être… un jour, fût mon égale. Je ne redoute pas la misère.

Et, en disant cela, un sourire éclairait son visage, ce sourire des gens bien portants que la maladie n’a jamais visités.

— Bien parlé, mon fils ! Mais alors, pour-