santés, couvrait les joues de la jeune fille ; son âme était montée dans ses yeux, et sa main mignonne et blanche cherchait à comprimer les premiers battements de son cœur. Depuis quelque temps, l’aimable enfant du tuilier, sans songer à mal, voyait également dans ses rêves Robert Feller, beau et simple, la lèvre souriante, le regard doux et bon.
Et voilà, ils étaient à présent l’un en face de l’autre, assez embarrassés, après le salut d’usage. Lui, la contenance timide, elle, svelte et rose et une naïve confusion répandue dans toute sa personne.
— Quelle belle journée ! balbutia Robert, ne trouvant que cette banalité sur les lèvres.
— En effet, délicieusement belle ! répliqua Suzanne.
— N’est-ce pas le nouveau forestier que j’ai vu, tout à l’heure, devant la maison, causant avec votre père ?
— Peut-être bien ! Mais cela m’est indifférent.
Cette parole fit du bien à Robert.
— Quoi ? reprit-il, avec une nuance d’amère ironie, la politesse bruyante de ces gens-là ne vous sourit-elle pas ?