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LE FORGERON DE THALHEIM

devançaient par leurs chants le bûcheron matineux. Une fontaine, à l’eau claire, était à deux pas ; et, de là, un ruisselet courait dans le pré où il marquait son passage par une herbe plus verte et plus abondante. Quelques pommiers, deux grands noyers et deux beaux cerisiers apportaient leur tribut à la famille Schweizerl qui, bien qu’elle ne fût point dans l’aisance, ne souffrait cependant pas trop de la gêne si l’année était bonne. Ajoutons que Jean, parfois, avait aussi recours au braconnage, mais le plus rarement possible, lorsque le pain manquait au logis ; il avait toujours été heureux dans cette sorte de métier, opinion que ne partageaient sans doute pas les nombreux lièvres qui s’étaient laissé prendre dans ses lacets habilement tendus.

— À propos, dit Jean, dès qu’ils se furent assis sur un banc rustique, près de la maison, nous avons un forestier, au village.

— Je ne le sais que trop.

— L’as-tu déjà vu ?

— Oui, mais de loin seulement.

— C’est un charmant garçon. Je dis charmant, une manière de parler. Il a été ici.