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LE FORGERON DE THALHEIM

— Qu’y aurait-il encore ?

— Vous le savez mieux que moi.

— Eh bien, oui, tu as raison ; d’ailleurs, pourquoi te le cacher ? Oui, il m’a promis une place de garde-forestier. Un petit traitement ! Le pain de tous les jours. Georgette est en âge de se marier, bientôt. Un brave garçon me l’enlèvera, je serai seul, alors. Comprends-tu ma position ? Seul, cassé, usé, ce n’est pas gai, vois-tu, en hiver surtout.

— Je ne vous laisserai pas. Votre gendre — puisque gendre il y aura, dites-vous — fera de même. Vous resterez avec vos deux enfants.

— Peut-être aussi. Mais, pour toi, Robert, tu as ta mère, tu prendras femme également, sans doute ; les mioches arrivent, et les bras ne sont plus de trop. Puis, avec ta mauvaise tête…, enfin, je m’étonne même qu’on aille encore à la forge. Tout le monde connaît tes opinions. Ce n’est plus un secret pour personne que tu détestes cordialement les gens d’outre-Rhin.

— Est-ce le forestier qui vous a conté cela ?

— Voyons, Robert, un grain de bon sens !