parlons plus de ce sujet. N’est-ce pas, tu auras bientôt vingt-huit ans, l’âge de s’établir ? N’as-tu jamais songé au mariage ?
— Non, franchement ! J’ai ma mère : elle m’entoure de soins, me gâte, c’est le mot. Mon linge est toujours blanc, notre table simplement, mais proprement servie. Que pourrais-je encore désirer ?
— Eh ! l’amour d’une jeune femme, comptes-tu cela pour rien ? La joie d’être père, de suivre, autour de soi, les ébats d’une nichée d’enfants aux joues roses. J’ai vécu ces bonheurs-là ; malgré ma misère, je les revivrais bien encore ; voilà pourquoi je te les souhaite.
— Je vous crois.
— Ah ! je ne m’explique pas les frayeurs que j’éprouve ! Mais, depuis quelques semaines, tout se brise en moi. Oui, Robert, je me fais vieux.
— Vous avez Georgette.
— Eh ! oui, mais c’est elle précisément qui m’inquiète.
— La raison ?
— La raison ? Il m’en demande la raison ! Et si elle allait se marier ?