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le forgeron de thalheim

d’un petit monticule, dans la partie supérieure du village. On y arrive par un escalier en bois, dont les marches sont parfois dégradées, mais assez praticables. Devant le porche, entre le mur du cimetière et la maison de Dieu, on a planté, de chaque côté du chemin, deux tilleuls dont les branches feuillues, poussées rapidement, offrent leur ombrage aux fidèles, dans les chaleurs de l’été. Lieu dangereux pour plus d’une villageoise, car il est d’habitude, à l’issue du service divin, que les jeunes gens s’arrêtent là et, entre les deux haies qu’ils forment, doit passer le sexe faible, rouge de cette rougeur qu’évoquent des regards plus ou moins curieux, sinon légèrement effrontés.

Ce jour-là, un dimanche du mois d’août, la petite église pouvait à peine contenir tout le monde qui se pressait dans son enceinte. Robert, qui était arrivé un des derniers, aperçut, quelques bancs plus haut que le sien, le forestier Otto Stramm, à côté du maire Victor Helbing, du même âge que le forgeron.

Vous dire si le fils de la veuve comprit un seul mot du sermon n’est pas absolument nécessaire, lorsque vous saurez encore qu’en pénétrant sous la voûte sacrée, il avait remar-