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LE FORGERON DE THALHEIM

Tous les regards, à cette question, se portèrent sur le forgeron ; mais, ce dernier ne s’en aperçut pas, ou bien ne voulut pas s’en apercevoir.

— Vous ne répondez pas ! insista Otto Stramm.

— On ne lui en connaît point ! fit une voix.

— Une fière luronne, pour la fille d’un pauvre diable. Mais la palme, cependant, revient à Suzanne Teppen. Fréquente-t-elle la danse ?

— Rarement ! Mais, dites donc, M. Stramm, vous allez nous rendre jaloux, s’écria l’un de ses voisins, Jules Seffert, le fils d’un bon cultivateur.

Des éclats de rire saluèrent ces paroles.

— La terre est au Prussien et nos belles filles aussi ! dit Robert d’un ton indigné.

Comme une douche d’eau froide tomba sur tous les esprits.

Pendant un instant, un lourd silence régna dans la salle, au grand chagrin de Gaspard Tonder, l’aubergiste, qui adorait le bruit autour de ses tables, par raison d’état.

Mais le maire, homme intelligent, ne laissant pas toujours voir ce qu’il pensait, cher-