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le forgeron de thalheim

cha à détourner l’attention des jeunes gens par une question au maître d’école, dont la réponse remua encore plus les passions que l’exclamation de Robert.

— Que dit le journal, régent ?

— Il parle d’un bien triste événement.

— Voyons ? Lequel ? A voix haute, s’il te plaît.

— Je ne sais si je dois… Et son regard frôla le forestier, mais si rapidement que seul un œil observateur l’eût remarqué.

— Eh ! eh ! tu piques notre curiosité.

— Nous écoutons ! ajouta Otto Stramm qui voulait se montrer complaisant.

— Oh ! vous le savez déjà sans doute ! Il s’agit de ce pauvre jeune homme, tué par un gendarme allem… par un gendarme.

— Lisez toujours ! cria une voix qu’on reconnut aussitôt pour être celle de Robert Feller.

L’instituteur lut l’article du journal.

« Tout le monde se rappelle la mort tragique de ce jeune Alsacien, de X., qui, ayant opté pour la France, sans doute pour échapper au service militaire, éprouva le besoin de revoir ses parents, pauvres journaliers qui habitent une modeste maison à l’entrée