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LE FORGERON DE THALHEIM

du village. Par une nuit très obscure, il apparut soudain auprès de sa mère malade. Celle-ci lui conseilla de ne pas rester jusqu’au jour, tant elle avait peur. Mais il ne pouvait se résoudre à quitter si vite celle qu’il appelait sa mère et le lieu où s’était écoulée sa jeunesse.

Mal lui en prit. Car, le lendemain, on ne sait trop comment, le bruit se répandit que le jeune homme était de retour. Le soir de ce jour, les abords de la maison étaient surveillés par deux gendarmes, et, au moment où l’infortuné, après avoir dit adieu — un adieu éternel — à ses vieux parents, sortait de chez eux, un des gendarmes le héla aussitôt. Au lieu d’obéir, craignant la prison, il tenta, par une course à travers les champs, d’échapper aux représentants de l’autorité. Ceux-ci se mirent à sa poursuite. L’Alsacien était sur le point de disparaître à la lisière d’un bois, situé à proximité du village, lorsqu’un coup de feu retentit au sein de l’obscurité. Le malheureux tombait raide mort sur le sol humide.

Une enquête s’ensuivit : le gendarme vient d’être acquitté. »

L’instituteur avait terminé sa lecture.