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le forgeron de thalheim

mait, plus que la prunelle de ses yeux, car, pour son enfant, il eût avec joie sacrifié sa vie ; ne se demanda même pas si l’homme qu’elle avait auprès d’elle ne la trompait point avec ses protestations d’amour. Jeune encore, sans expérience de la vie et des passions, n’ayant entrevu que des rayons de soleil et quelques rares tristesses, Georgette n’opposa aucune résistance énergique, ne jeta aucun cri épeuré, comme ces oisillons qui tombent de l’arbre où ils chantent dans la gueule du serpent qui les fascine.

— Georgette, vous ne répondez pas, fit-il, insinuant.

Il lui prit la main, qu’elle ne retira pas.

— Puis-je vous croire ? dit-elle, à la fin.

— Je vous en prie, car je vous aime.

Elle sourit tranquillement, et une larme vint humecter ses paupières.

— Pardonnez-moi, balbutia-t-elle encore, je suis si troublée.

Otto Stramm était un homme habile ; il ne brusquait jamais les dénouements.

Il répliqua donc :

— Le voulez-vous ? Je viendrai un de ces soirs, secrètement, chercher une réponse.

Devait-elle accepter ?