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LE FORGERON DE THALHEIM

Va à ton travail, mon enfant : tout espoir n’est pas perdu. Évite bien toute dispute comme celle de l’autre jour : le tuilier Teppen est encore un de ceux qui oublient facilement, j’en suis sûre, mais je peux me tromper. Il est dix heures, le temps de me mettre à mon dîner. Puis, une fois le ménage de nouveau en ordre, je me rendrai cette après-midi auprès de la mère de Suzanne. Elle doit être seule, puisque tu m’as annoncé en entrant que le père et la fille sont partis ce matin en voiture pour la ville.

Robert, le cœur soulagé, regagna sa forge, où l’ouvrier Thomas martelait vivement de grosses barres de fer chauffées à blanc.


Comme Käthel l’avait promis, vers les deux heures, elle quittait la maison, un tricotage aux mains et s’acheminait lentement, sur la route blanche, du côté de la tuilerie Teppen. Robert la vit s’éloigner avec inquiétude : il sentait que sa destinée allait prendre une tournure nouvelle.

Marguerite Teppen, la mère de Suzanne, était effectivement seule au logis. Lorsque la veuve Feller arriva, les ouvriers, depuis plus d’une heure, étaient déjà retournés à leur