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le forgeron de thalheim

dinde ou d’un canard dodus, savamment préparés par la cuisinière.

De grand matin, si le temps est clair et sec, on voit, à Thalheim, les hommes en manches de chemise ou en blouse, balayer devant les maisons, blanchies à la chaux, mettre tout en ordre, et, à l’intérieur, les mères aidées de leurs filles, époussettent encore, frottent toujours ; les ustensiles reluisent, les meubles sont brillants, les fenêtres fraîchement lavées, et, dans les armoires, les piles de linge dégagent cette bonne odeur de lessive qui est le souci d’une parfaite ménagère. La veille on a fait des gâteaux dorés, des pains longs et bruns, et, chez les gros paysans, des jambons garnissent la cheminée noire. C’est un régal d’odeurs qui prédispose à la gaieté, et je vous assure que la joie ne fait pas défaut si, à la cave, bien placé sur deux poutres, un tonneau offre son ventre plein au regard du maître de la maison.

On peut bien, parbleu, s’amuser à moins.

La grande rue du village est encombrée de baraques roulantes, et le carrousel, cet éternel plaisir des gamins, a dressé son dôme pointu de toile blanche ; même il arrive parfois qu’à