Page:Côté - Bleu, blanc, rouge, 1903.djvu/181

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mot, Le Journal ou La Presse ? — Avouez que c’est, pour le moins, manquer d’égards aux morts que de les forcer à s’immiscer dans nos mesquines préoccupations, eux, qui doivent être si contents d’en être débarrassés !

Dans ce chaos, seul, un philosophe ou un savant pourrait porter un peu de lumière. Il est malheureux qu’on ne puisse rééditer ici les expériences scientifiques des Charcot, des Luys, des Bernheim, au lieu d’exploiter la curiosité du peuple. Que de richesses à tirer de ce mystérieux sommeil magnétique, où l’on retrouve toute la vigueur du sens intérieur et la finesse de l’instinct, atrophié par la civilisation extrémiste. Des personnes hypnotisées peuvent logiquement voir ce que nous n’apercevons pas, assister à la naissance de l’avenir, parce qu’elles reportent toute l’intensité de leur attention aux nuances de la vie intérieure. Sans doute, c’est très gentil que de se croire la vierge de Lorraine, la reine d’Angleterre, Judith ou Cléopâtre, mais il n’y a là rien de bien nouveau : tous les jours des imbéciles se croient des aigles. Des nuls se voient dans la glace avec, sur leur front, l’étoile des grandes destinées. Et, combien prennent des vessies pour des lanternes. Mais, ce n’est pas là le but de la science, qui doit être d’éclairer le monde en l’instruisant, de soulager l’humanité souffrante en la persuadant de la réalité de ses immortelles espérances !