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LA CALOMNIE
A pauvrette pleurait à se fendre le cœur « parce,
qu’une méchante amie avait dit du mal d’elle. »
La première trahison, l’âme en garde la cicatrice : cette
goutte d’amertume suffit pour empoisonner toute une
jeune vie, en y laissant un levain de scepticisme qui remonte
toujours à la surface, quoi qu’on fasse pour le
garder au fond.
— Chère enfant, sèche tes larmes, va, tu n’es pas salie par cette éclaboussure qui rejaillit sur son auteur. Je me souviens d’avoir entendu conter l’histoire suivante, à laquelle se rattache une espièglerie d’écolier. En même temps, elle pourrait faire trembler certains libres-penseurs que je connais, et leur inspirer une salutaire crainte de profaner les saintes choses. Écoutez-bien :