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MASCARADE


FANTAISIE MACABRE



LA fanfare gronde sa musique fausse. Les portes du temple de la folie s’ouvrent avec fracas sous la poussée furieuse d’une troupe de masques qui s’éparpillent sur la glace blanche et pailletée, ainsi qu’un manteau d’hermine, d’où monte une légère buée, comme le souffle tiède d’une vierge endormie. Des lanternes chinoises pendues à des cordes balancent des reflets verts, rouges, jaunes, sur les spectateurs haletants qui trépignent d’enthousiasme à l’apparition de la cohorte fantastique, échappée, on dirait, d’une caverne de Walpurgis. Vision de cauchemar, hantise d’enfer qui nous martèle le crâne et l’encercle dans un anneau de fer. Un amalgame hideux de têtes maquillées, de faces enfarinées, de bouches agrandies, d’yeux en accents circonflexes, de personnages à faux nez, à bedons proéminents, tout cela grouille