MON PREMIER LIVRE
ES feuilles sont tantôt d’un bleu léger d’azur, parfumées comme un sachet, tantôt d’un violet sombre
étoilé, parsemées d’enluminures et de dessins coloriés.
Sur la couverture de velours vert ou blanc comme le paroissien
d’une communiante, le nom de l’Éternel est écrit
en grosses lettres d’or. Pour l’indifférent, pour le viveur
égoïste, Mon premier Livre, à tranche lumineuse, est le
missel fermé d’une châtelaine, mais il suffit d’un simple
effort de la volonté, pour en faire saillir l’agrafe d’argent.
Alors, sur la finesse du parchemin, se détachent
des caractères brillants, que l’enfant peut lire sans l’aide
du martinet et le vieillard, sans lunettes.
L’histoire de l’humanité toute entière se déroule dans l’illustration des fossiles nombreux : l’âge de pierre raconte ses luttes avec la matière brute jusqu’à la conquête du monde par l’électricité. La philosophie chante son premier hymne à l’immortalité de l’âme ; la poésie rythme