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la terre ancestrale

soit pas mieux installé. Cette chambre est peut-être pour les arrivants ; les bonnes sont sans doute réservées aux anciens ».

Il se retourna alors vers un endroit qu’il n’avait pas encore observé. À sa surprise, il découvrit une boîte d’une bonne grosseur, presque pleine de carottes ; à côté, un sac de pommes de terre.

« Pourtant je ne suis pas à la cave, puisque j’ai gravi plusieurs escaliers. Drôle de maison ; c’est au grenier que l’on emmagasine les légumes. Goûtons les carottes ; ce sera quelque chose dans le ventre. »

Les légumes, tous mous, se mâchaient à peu près comme des éponges.

Vers dix heures s’amena, un peu gris, son compagnon de chambre. Comme il regardait Hubert sans le saluer, sans rien dire mais sans méchanceté ce dernier lui demanda :

— C’est vous monsieur Tapageau, je suppose ?

— Oui.

— Il paraît que nous allons chambrer ensemble ; ça ne vous dérange pas trop ?

— Cela m’est égal, car je ne viens ici que pour me coucher. Le lit est assez grand pour deux. Moi, vous savez, je suis fait ainsi : je suis toujours content de tout.

— Fait-il toujours froid de même ici ?