de l’humanité, il commande les hommages de tout un peuple. Il s’appelle Papineau tout court et non pas « sir Papineau ». Il n’est pas l’esclave posthume d’un vain titre. Il est à nous, tout à nous, à nous sans partage. Et les Canadiens-français n’ont pas fêté ce héros, et le jardin Lafontaine attend encore sa statue…
Son manoir est en vente et demain ce sanctuaire sera la propriété de quelque parvenu qui se hâtera d’en changer l’aspect ou ce qui serait encore pis d’installer la vulgarité dans ces meubles. Le caveau où ses restes reposent deviendra un berceau de vigne ou de chèvrefeuille autour duquel les enfants joueront.
Et lorsque nous aurons le bonheur d’y aller, un soir, en pèlerinage, il me semble que les feuilles et les fleurs du pays qu’il a tant aimé bruiront au vent de la nuit prochaine et murmureront, imperceptiblement : Non, vraiment, celui-là ne fut pas un farceur !