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Discours de Papineau


CHAPITRE XIII.

EXTRAITS DU DISCOURS DE PAPINEAU.

(Prononcé à l’Institut canadien, le 17 décembre 1867.)


Monsieur Le Président,
Mesdames et Messieurs,

Vous me croirez je l’espère si je vous dis que j’aime mon pays.

L’ai-je aimé sagement, l’ai-je aimé follement ?… Au dehors, les opinions peuvent être partagées. Néanmoins, mon cœur et ma tête consciencieusement consultés, je crois pouvoir décider que je l’ai aimé comme il doit être aimé. Ce sentiment, je l’ai sucé avec le lait de ma nourrice, ma sainte mère. L’expression brève par laquelle il est le mieux énoncé : Mon Pays Avant Tout, je l’ai balbutiée sans doute sur les genoux de mon père. Dès qu’il m’eut entendu dire un mot, il vit que son fils ne serait pas muet, et qu’il fallait donner une bonne direction à son instruction. Cette direction, au temps où le pays était plus moral que spéculateur, était connue dans nos bonnes vieilles familles et nous inspirait l’amour du pays et l’estime pour tout ce qui pourrait être pour lui une source de bien être et de grandeur. J’aime donc l’Institut canadien, l’une de nos gloires nationales ; l’Institut qui a servi la patrie avec tant de persévérance, avec un si entier dévouement, avec tant de généreuses ardeurs, par de vraiment grands et utiles succès…