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Le souffle de la Réforme

« En 1793, il a plu à Sa Majesté d’ériger ces provinces et leurs dépendances en évêché, devant être appelé à l’avenir (lettres patentes) évêché de Québec ». Sous l’autorité d’actes successifs de son gouvernement, il lui a plu de pourvoir à l’établissement de l’Église d’Angleterre, tant en principe qu’en pratique et pour les membres de son clergé à l’avenir.

« Sa Majesté semble avoir l’intention d’accorder à ses sujets de l’Église romaine « une tolérance du libre exercice de leur religion », mais sans les pouvoirs et privilèges comme Église établie, car c’est une préférence que Sa Majesté n’a jugé appartenir qu’à l’Église d’Angleterre seule…

« Mais quel état de choses votre Excellence a-t-il trouvé réellement ?

« La supériorité de l’Église de Rome (car je comprends que tel est son nom légitime et convenable) exerce réellement tous les pouvoirs et privilèges de l’autorité épiscopale la plus entière. Je suis loin de désirer que l’Église catholique soit dépouillée d’aucun des privilèges qui lui ont été accordés si libéralement pour le libre exercice de son culte ou de toute indulgence raisonnable dont il jouit ; je préférerais plutôt souhaiter, si j’en avais la permission, que l’indemnité que le « supérieur » reçoit du gouvernement fut plus en rapport avec la haute munificence de Sa Majesté. Mais, si, en outre de son pouvoir et de son influence extraordinaire, il lui est permis de continuer cette dignité de haut ton, il est permis de se demander ce que devient l’établissement de l’Église d’Angleterre ? Si l’évêque romain est reconnu comme l’évêque de Québec, que devient le diocèse que Sa Majesté a solennellement créé et de l’évêque qu’il lui a plus de nommer ? Autoriser l’établissement de deux évêques du même diocèse, de confessions différentes, serait un solécisme en matière gouvernementale, ce qui, je crois, n’a jamais existé dans aucun pays chrétien. Tenter l’union d’Églises différentes avec l’État serait, je le crains fort, une expérience dans la science du gouvernement aussi dangereuse que nouvelle.

« Si on permettait à tout ce qu’on s’est arrogé d’une manière