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Page:Côté - Papineau, son influence sur la pensée canadienne, 1924.djvu/202

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La Révolution Canadienne

caves et les greniers pour y dénicher de vieux fusils rouillés qui rataient deux coups sur trois. Pour s’entretenir la main, dans les entr’actes, ils se livraient à de légers engagements, en attendant le moment de livrer les batailles décisives, qu’ils désiraient avec impatience. Ils eurent le tort de gaspiller inutilement leur poudre et de laisser le temps à l’ennemi de concentrer ses forces pour l’attaque inévitable.

Du 16 novembre 1837 au 16 mai 1840, il y eut dans la seule prison de Montréal, au-delà de douze cents incarcérations. Parmi ceux qu’on avait mis à l’ombre se trouvaient François Bossu-Lionais, George de Boucherville, Louis Michel Viger, Côme Séraphin Cherrier, Dr Jacques Dorien, le sergent Rodolphe Desrivières, Luc et Damien Masson, le notaire Cardinal. William Scott, Louis Courcelles, J. Berthelet, Chevalier de Lorimier, Louis de Coigne, Dr Léonard, M. Brown, Peter O’Callaghan, Louis Papineau, Jean Félix Labrie, François Fournier, Bonaventure Viger, Charles Marcil, François Duquette, Maurice Le Pailleur, F. X. Dubord, le notaire Girouard, les avocats L. H. Lafontaine, Denis B. Viger et Charles Mondelet, Louis Coursolles, Pierre de Boucherville, le notaire La Badie, Michel Bourbonnière, Dr Lacroix, Joseph Emery Coderre, Édouard R. Fabre, François Paradis, Antoine Coupal, Félix Poutré, Charles Hindelang, Joseph Marceau, J. B. Lukins, l’abbé François Turcotte, vicaire à Sainte-Rose, F. X. Prieur faits prisonniers avant et après les batailles.

Tous ces insurgés, qu’on avait mis dans la geôle au moment psychologique, et dont plusieurs se trouvaient être des meneurs, et des gens notoires constituaient une force immobilisée dont les rebelles ne pouvaient tirer parti. Il est certain que si l’on avait pu mettre toute la province sous verrous, on se serait payé ce luxe quel qu’en fut le prix. Mais c’était déjà gentil que de réduire à l’impuissance une aussi notable partie de la population. Comme on le voit, le « Boyish trick » ainsi que les Anglais se plaisaient à appeler subséquemment la révolution, quand leur frousse fut passée, commençait à dépasser les limites d’une simple espièglerie. Mgr Lartigue en convient dans