CHAPITRE VIII
VOCATIONS PARLEMENTAIRES — INSTRUCTION PUBLIQUE.
Il est certain que, si les Canadiens avaient su la langue du vainqueur, nombre de malentendus qui séparaient les races n’auraient pas subsisté. Elles n’étaient peut-être pas faites pour s’entendre, mais c’est beaucoup que de se comprendre. Ce dialecte fait de consonances dures et de sons gutturaux était pour eux une perpétuelle menace. Nos hommes d’État surtout réalisèrent qu’ils ne pouvaient ignorer l’anglais, le seul moyen de pénétrer dans le labyrinthe de ces consciences compliquées. Ce n’était pas assez pour ces fils de la plèbe d’avoir eu à casser la couche séculaire d’ignorance et brûlé les vieilles souches des superstitions et des préjugés, il fallait tout de suite en ce sol tourmenté et qui manquait de préparations y faire pousser des plantes de luxe.
Quand le parlement s’ouvrit, ces fils de paysans, vêtus avec ostentation de complets d’étoffe du pays, ne firent pas trop mauvaise figure dans la redouble enceinte. Ils ne s’y trouvèrent pas dépaysés. « Tel fut pris qui croyait prendre. » Nos importés virent immédiatement qu’ils auraient affaire à forte partie. Ils se sentirent souvent serrés de près. C’est pourquoi le parlement, à peine fondé, s’empressèrent-ils de le dissoudre. On n’a trouvé rien de mieux encore que de serrer le cou des gens pour les empêcher de parler. Cette violation de la liberté d’expression est une preuve de la valeur de nos