Page:Côte, Berthet - La flore littéraire du Dauphiné, Vol2 - 1911.djvu/317

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Pour vous faire, ô doux lys sans tache !
Eclore au souffle de l’amour.

L’art grec jadis rendit les armes
An tendre pouvoir des seins nus,
Et symbolisa leurs doux charmes
Dans la ceinture de Vénus.

La pomme offerte à la plus belle
Fut conquise par leur secours ;
Et d’Hébé la coupe immortelle.
Pour moule, eut leurs divins contours.

Beaux seins ! que d’ardeurs vous sont dues,
Quand, dans un superbe repos.
Vous semblez, rivaux des statues,
Sculptés dans un bloc de Paros !...

Mais quel feu plus irrésistible,
Lorsque, gonflés par le désir,
Vous cédez, marbre enfin sensible,
Aux vœux palpitants du plaisir ;

Et lorsqu’aux caresses propice,
Votre adorable nudité
Ose s’offrir avec délice
Aux flèches de la volupté !...

C’est pour vous qu’on voit la tendresse
Inventer ses riants larcins,
Et l’amour tout pâmé d’ivresse
Cherche vos roses pour coussins...

Vous êtes la coupe choisie
Où chaque lèvre veut son tour :
L’enfant pour y sucer la vie.
L’homme pour y boire l’amour !...