Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/22

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Trois hommes virent clair dès ce moment et protestèrent. Les Vers récités le 24 juin 1852 sur la tombe d’un Proscrit, par Joseph Déjacque, furent l’un de ces gestes ; rappelant Juin 1848, le poète dit aux proscrits et aux anciens hommes d’État réunis :

… Aujourd’hui comme alors, assassins et victimes
Se trouvent en présence… Enseignements sublimes !
Ceux qui nous proscrivaient à leur tour sont proscrits.
....................
C’est que toujours le crime est un appel au crime.
Le coup d’État de Juin, ce vampire anonyme,
En vous, Tribuns, en vous, Bourgeois, s’est incarné ;
Et Décembre n’en est que l’enfant légitime !…
....................
Il n’est qu’un talisman pour tous : la Liberté…

L’autre acte fut la publication de la petite brochure La Barrière du Combat, par Ernest Cœurderoy et Octave Vauthier (Bruxelles, 1852). « La comédie politique qui se joue autour de nous a arraché le même cri à notre cœur, et nous avons publié La Barrière du Combat ; ce fut un coup de pied dans un tas de fourmis », écrit Cœurderoy un peu plus tard ; « Comme moi, tu maudis toute autorité », dit-il à son collaborateur, le frère de Louis-Léger Vauthier, l’ingénieur fouriériste, représentant en 1849 et prisonnier de juin 1849. Octave Vauthier paraît s’être limité à cette seule protestation publique ; Joseph Déjacque, l’ouvrier, fut poussé par la misère en Amérique ; il