Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/299

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Mais il n’y a de science humaine qui puisse faire revivre le cadavre, rendre la jeunesse au vieillard, et la sève au rameau desséché. La vie repousse la mort avec horreur, tout ce qui est flétri se décompose, et le mouvement universel, qui jamais ne s’arrête l’emporte loin de nous. Le siècle, avant d’avoir terminé son cours, aura vu disparaître, l’une après l’autre, les royales familles qui commandaient aux nations.

Les dynasties n’échapperont pas au cataclysme qui confondra les hommes. Alors, dépouillés des privilèges qui les faisaient grands, les derniers descendants des rois s’uniront aux derniers descendants des crétins déchus, comme eux, de leur santé première. Heureux, s’ils peuvent revivre par ces croisements, épargnant aux autres l’affligeant spectacle de leur décrépitude. Ces dernières conséquences de l’injustice civilisée apprendront à l’humanité nouvelle ce qu’il en coûte pour souffrir une seule atteinte à la liberté !

Pitié sur vous crétins du Valais, crétins pauvres ! Pitié sur vous crétins royaux, crétins riches !