Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/304

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les individus opprimés peuvent prendre leur essor. Il n’y aura place au soleil pour tous les peuples et pour tous les individus que lorsque les gouvernements et les circonscriptions territoriales auront disparu. Dans les âges futurs, il n’y aura plus qu’une seule nation. l’humanité, et qu’un seul citoyen, l’homme, libre de s’associer avec tel ou tel groupe de ses semblables, sans y être contraint par la naissance, le hasard des batailles ou le bon plaisir de ceux qui commandent. Toute autre division de l’espèce humaine crée une société dans une société, oppose les races et les intérêts, éternise la guerre, l’autorité et la discorde. L’humanité est trop forte pour tyranniser l’homme, l’homme est trop faible pour scinder l’humanité. Tandis que les divisions nationales, si elles ont un certain caractère de durée, peuvent produire ces deux résultats également funestes.




169 Ils ont mis devant moi le vin vermeil et la fleur de froment.

Ils m’ont accueilli comme on accueille un frère ; ils m’ont tendu les bras.

Leurs mains ont pressé mes mains, nos regards se sont rencontrés, nous nous sommes compris.

Bénis soient les fils de la Savoie !

Elles ont allumé les joyeux sarments ; elles ont versé l’eau pure dans l’amphore luisante ; elles ont partagé leurs gâteaux de fête avec moi ; elles ont étendu le lin précieux sur ma couche.