Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/305

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Elles ont chanté et dansé. Et je les ai regardées ; et leur joie m’a été contagieuse.

Leur voix si douce semblait me dire : « nous t’adoptons parce que tu es délaissé ; nous voulons remplacer ta mère, ta sœur ou ta fiancée. »

Et je les ai bénies. Et ma bénédiction vaut bien celle des prêtres qui n’ont jamais aimé.

Bénies soient les filles de la Savoie !

Amis ! que la rosée du ciel s’attache aux herbes de vos montagnes ; que la toison de vos troupeaux blanchisse et s’allonge ; que l’orage épargne vos moissons ; que vos filets se rompent sous la charge du poisson ; que vos femmes soient fécondes, et que leurs enfants marchent au premier rang de ceux qui combattront pour la Liberté !




Personne ne le connaît… qui s’inquiète ici-bas des gens qui ne sont pas millionnaires ou traîtres à leur parole, comme les Rothschild ou les Bonaparte ? Moi, je ne me souviens que des honnêtes gens.

Il s’appelle Auguste Cottet. Jamais âme plus sensible ne battit dans une plus mâle poitrine. Jamais homme ne sentit plus vivement le respect et l’amour qu’inspire une femme supérieure. Il en est peu qui s’attachèrent aussi sérieusement à un ami.

Il connut la misère ; il fut marin sur les vaisseaux français et sa fierté native fut trop souvent froissée par les chefs grossiers que lui imposait le hasard.