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la cité sainte où germent les lauriers, la patrie de toutes les gloires et de toutes les révolutions ! La terre n’a pas nos pareils. Nous seuls sommes dignes de la liberté ! — Gloire à toi, Liberté !




LA CONSPIRATION DU GRÜTLI.


Un étudiant de l’Helvétia chante : « Werner Stauffacher était vénéré dans le canton de Schwitz. Il avait fait bâtir une belle maison 178 au village de Steinen ; c’était le fruit des travaux de toute sa vie. Les pierres du grès le plus fin, les couleurs les plus riantes, le plus beau bois de chêne et de châtaignier, il n’avait rien épargné pour la rendre solide, commode et bien disposée, comme son cœur, pour l’hospitalité.

« Elle était belle à voir, la maison de Werner, quand le soleil levant faisait étinceler ses girouettes de fer-blanc et ses vitres de cristal ! Jamais l’étranger n’y frappait sans qu’on vînt lui ouvrir, jamais l’homme en détresse n’avait attendu en vain sur le seuil ; jamais personne n’en était sorti dans le besoin.

— Temps à jamais regrettables où les Suisses partageaient avec leurs hôtes la coupe du matin ! Alors, jamais dans nos vallées, on n’insultait au malheur ; on ne savait pas encore violer les droits sacrés de l’asile ! Temps d’honneur et de vaillance, que vous êtes loin de nous !