Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome I.djvu/46

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homme Manceaux, Le Mans, 1er avril 1851, où je l’ai trouvée), qui revendique fièrement le droit d’asile comme un droit républicain, conception identique à celle que Cœurderoy maintient dans ses écrits. Elle est signée : Louis Avril, Eugène Beyer, Ernest Cœurderoy, Dubreuil, Lhomme, Loiseau, Mathey, Puget, Percy, Perrin, Félix Pyat, Rigaut, Robillard, A.-A. Rolland, Pierre Sterbini, Boichot et Pflieger, internés. Ces signatures montrent-elles que la protestation provint directement du cercle des amis de Cœurderoy ? Est-ce là la protestation qui devint le motif immédiat de l’expulsion des réfugiés français, ou y eut-il encore un manifeste protestant contre l’internement des proscrits au centre de la Suisse, décrété le 15 février 1851 ? Je n’ai pas encore démêlé cette question, mais il est établi que le refus de se soumettre à l’indignité de l’internement et une protestation collective, publiée ou préparée seulement, amenèrent des expulsions contre lesquelles les réfugiés de Londres, entre autres, publièrent un appel (7 avril 1851 ; The Leader, Londres, 1851, p. 339).

Un nouvel exil fut ainsi imposé au jeune médecin. Avec Boichot, Cœurderoy partit pour Bruxelles, où il comptait fréquenter les hôpitaux et terminer ses études ; mais après une semaine de séjour, il fut expulsé sommairement de Belgique (16 avril 1851), et forcé de s’embarquer