dans l’usage. L’on ne s’étonne plus trop des fautes d’orthographe ; l’on ne trouve plus singulier que tel esprit original accentue, ponctue, redouble ses lettres comme il l’entend.
Le nombre de ces révolutionnaires-là chaque jour augmente sans que le pouvoir y prenne garde, sans qu’il comprenne la portée de leurs protestations. Je connais bien des jeunes gens qui résolument font des barbarismes et des solécismes à rompre les nerfs racornis de tout le corps enseignant. Ils s’y trouvent suffisamment autorisés, depuis que nous sommes en empire, par l’illustre exemple du premier Napoléon.
J’ai tenu dans les mains de nombreuses correspondances anglaises. Et j’ai remarqué, non sans un vif plaisir, que nos voisins 66 et alliés avaient eu le bon sens de jeter aux orties les banales politesses dans lesquelles nous excellons encore. Oui ou non avec une signature, telle est la plus souvent la teneur de leurs réponses. À quoi bon davantage, si l’on s’entend ainsi ? Croyez-vous bien amuser les autres en les contraignant à lire ce qu’ils vous forcent d’écrire ? Qui se réjouira de ce ricochet de phrases pompeuses ? La Poste aux grelots tapageurs et votre papetier.
Moi, voyant se généraliser ces manières qui sont les bonnes, les faciles, les agréables, je m’assure qu’il y a réaction générale contre l’ennui causé par la correspondance, dès qu’elle n’est plus intime. Je m’assure qu’on veut en finir avec la phraséologie prétentieuse, et retrancher des rap-