Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/210

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traiera, vous vous gratterez aux troncs des arbres, vous prendrez la jeune pousse en écartant les lèvres.

» Liauba ! Liauba ! por aria ! »


121 Elles allongent le cou pour entendre, elles brâment, prêtent l’oreille, ouvrent leurs beaux yeux tout larges, et se mettent en marche pour le vieux chêne où on les trait.

Liauba ! Liauba ! por aria !


Rin tin tin ! — Les sonnaillères vont les premières. Les toutes noires vont les dernières. Dans le milieu vont celles de toute couleur et de tout caractère : rouges, grises, blanchettes, tigrées, dormeuses, éveillées, coquettes et bonnes filles.

Rin tin tin ! — Entendez le carillon joyeux ! On dirait que toutes les branches ont des clochettes, et que l’air des matins les agite en jouant.

Rin tin tin ! — Entendez la belle musique des monts ! On dirait que toutes les fleurs s’embrassent, que toutes les herbes pleurent, que toutes les abeilles volent, que tous les oiseaux chantent autour des chalets des armaillis.


« Doucement, doucement, les bonnes bêtes ! Faites un pas après l’autre, ne vous pressez point trop, regardez bien à droite et à gauche, avancez en sonnant le joyeux carillon :

« Rin tin tin ! »


Autour d’elles gambadent les petits veaux les-