vers les époques glorieuses de la Grèce et de Rome ; il vivra de leur histoire, il y puisera des exemples utiles, un saint enthousiasme. Tantôt le Rêve viendra le solliciter ; alors il s’élancera dans l’Avenir, le beau pays aux vertes collines, aux vastes plaines qu’il peut meubler, peupler, jardiner à sa guise. Il centuplera son existence par la pensée, par la mémoire. Ses idées le rendront cosmopolite. Il voudra voir les ruines des cités-reines et recueillir au bord des mers les perles de leurs couronnes brisées. Il voudra connaître aussi les mœurs, les luttes, les difficultés vaincues par les peuples nouveaux qui défrichent les mondes vierges, les colonisent, les fertilisent, les entament et les sondent de tous côtés à la fois par le fer et le feu, la hache et les vaisseaux. Il comparera les civilisations anciennes avec les modernes, et plus seront éloignés les temps qu’il rapprochera, plus son étude lui fournira d’aperçus grandioses.
En ce temps l’homme étendra sa virtualité d’action sur tous les peuples, ses contemporains, et sa virtualité d’affection sur tous les hommes, ses frères, qui préparèrent sa route ou qui la poursuivront. Alors il pourra choisir sa patrie, soit d’après la configuration du sol, les produits, la position géographique d’une contrée, soit d’après les souvenirs ou les aspirations de son âme. Alors le lieu de notre naissance ne sera plus rien que le premier accident, la première étape de notre voyage terrestre ; de ce que nous avons vu le