les situations de la vie, pour la cause du prolétaire, de la femme, de l’enfant, et aussi de l’animal qu’on maltraite et malmène. Car je veux que rien ne manque à l’esprit de ma protestation, rien de ce qui dépend du courage et de la bonne volonté d’un homme juste.
Voilà ce que j’ai tenté de faire, explorant les routes nouvelles, tressaillant à tout bruit d’armes, de plumes ou de paroles, lisant un peu, réfléchissant beaucoup, prophétisant plus encore.
Je m’assure en effet qu’il est une science de l’Avenir, positive, immense, sœur et fille de l’Histoire, plus utile, plus consolante, plus attrayante pour l’humanité. Je m’assure que certaines intelligences sont incapables d’épeler dans les caractères du présent, et merveilleusement aptes à lire sans hésiter dans ceux de l’avenir.
150 Pour ma part, dans les mille rouages si compliqués de la civilisation actuelle je ne vois rien, ne comprends rien que l’injustice et le désordre ; quant aux détails, je ne saurais prendre la peine de m’en préoccuper. Il m’est impossible de prévoir un seul des résultats probables du choc en retour de tant d’intérêts qui n’ont pour loi que le hasard. Tandis que dans le futur tout m’apparaît clair, simple, précis, exempt de contentieux, pour ainsi dire. C’est une écriture nette, ferme, ce sont de droits chemins : je puis lire à toute distance. Que les myopes et les borgnes s’enfoncent jusqu’au nez dans le livre de la vie pour en distinguer les lettres les unes après les autres ! Les