Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/253

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personne : compositions analogues en politique au fameux thé de madame Gibou en gastrosophie ! !

Je réserve le titre de littérature d’exil pour une conception dans laquelle un homme dépense toute sa force, tout son travail, qui lui coûte veilles, méditations, angoisses, qui fait comprendre les mœurs, les émotions, les occupations, les vicissitudes de la vie de proscrit, qui soit comme le journal, le miroir, le cri, le chant accoutumé des grands peuples de l’avenir, errants encore.

Je le réserve pour une œuvre jeune, fraîche, vierge, verte, simple et sauvage comme la première fleur d’un monde nouveau ; pour un recueil de pensées abondantes, flexibles, pareilles aux lianes de la forêt qui tendent leurs petites mains affectueuses aux grands arbres afin de les unir et de les préserver des rigueurs des saisons !

Ainsi moi, tendant mes bras aux nations futures, voilà ce que j’ai tenté de faire pour l’éternel opprobre des despotes et des prévaricateurs, pour l’éclatante revendication des faibles, pour l’extrême vulgarisation des problèmes sociaux les plus ardus et les plus pressants, pour la satisfaction des besoins intellectuels du travailleur de nos jours. — Accessoirement aussi, pour la confusion des grandes renommées qui remplissent l’exil du bruit de leurs querelles vaines, de leur outrecuidance. —

Voilà ce que j’ai tenté de faire pour tous les peuples, tous les hommes, tous les âges, toutes