Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/256

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donc tout va bien. — Ainsi font et disent les bourgeois.

Pendant ce temps les rats, les gros rats d’égoût sont sortis ; ils ont fait toilette au clair de lune, ils se sont installés aux Tuileries et ripaillent d’importance. Sonnez clairons et musettes ! les décembraillards sont unis.

151 Toutes ces braves gens de France, tirent, bouttent, volent, grignottent, trottent, ramassent, entassent, chacun de son côté. — Plus vite que cela donc ! Rentrez vos foins, rentrez vos bêtes ! Sauve qui peut ! Récolte est faite ! Voici l’orage, voici la guerre ! L’Invasion est à vos portes !

Hurrah ! bourgeois. Vous êtes pris comme larrons en foire, la main dans le sac. Vous serez pendus et ne vous appellerez frères que quand vous gigotterez, chacun pour votre compte, sur le bois des potences.

Ah ! beaux violateurs du droit, enfouisseurs d’argent, exploiteurs d’immondices, remèdes d’amour, bourgeois ! vous voulez vous isoler de l’univers ? Eh bien ! l’Univers ouvrira sur vous les gueules de ses abîmes et vous broiera tout vifs entre les dents de ses rochers.

Et dansez maintenant, comme dit le bonhomme Lafontaine !


VIII


Si jamais je retombe dans le trou qui m’a vu naître, voici ce qui se passera :