temps que Cœurderoy à Madrid (1853-1854), qu’on retrouve ensuite à Londres (mai 1854), et que Cœurderoy rencontrera de nouveau à Turin, dans l’hiver 1854-1855 ; il l’avait sans doute connu à Londres auparavant, et peut-être déjà en Suisse, où Charre était au début de 1851. C’est un réfugié de 1848 ou 1849 (peut-être de province ?), dont je n’ai rencontré le nom ailleurs qu’une seule fois (v. tome Ier, p. xxxv). Cœurderoy parle de lui comme de son plus fidèle ami, le camarade de son isolement et de son ostracisme. Puissent ces lignes faire retrouver sa famille ; il y a un mince fil d’espoir pour moi que des souvenirs sur Cœurderoy, des lettres, peut-être, pourront être ressuscités ainsi. Ou bien est-il mort, inconnu, dans l’exil comme tant d’autres ?
De l’Espagne, Cœurderoy connut les villes de Bilbao, Saint-Sébastien, Santander, Vigo, La Corogne et Madrid ; le présent volume contient les chapitres annoncés dans la première partie, avec le chapitre Los Gitanos (octobre 1853) en plus, mais sans les chapitres La Funcion del dos de Mayo, Le Dieu des Espagnols et Le Théâtre à Madrid, qui sont perdus. Le chapitre Une Fête universelle à Lisbonne. Triomphe de Vénus, ce magnifique rêve d’un avenir libre et heureux, est daté de septembre 1855 ; Cœurderoy l’aura donc rédigé de nouveau quand il prépara la deuxième partie des Jours d’Exil ; quelques traits descrip-