Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/352

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nade, passion et constance ; le laurier, gloire ; l’oranger, blancheur, virginité, prémices d’amour ; la belle des jours est éclatante et fière, la belle des nuits est rêveuse et tendre. L’éclat et le parfum des fleurs nous invitent à les cueillir.

« Les fleurs ne mentent jamais ; dès qu’elles changent de couleur, elles ont cessé de vivre.


« Les pétales de l’amandier paraissent dans les premiers jours d’avril. Leur essence infinie fait pénétrer l’amour dans l’être. Le soleil sourit à la terre qui s’éveille. Ainsi l’amour des Espagnoles naît quand elles ont quatorze ans et remplit le cœur de l’homme d’espérances divines. L’amour est le soleil de la vie. La branche d’amandier est la promesse de la saison nouvelle.

« Les fleurs ne mentent jamais ; dès qu’elles changent de couleur, elles ont cessé de vivre.


« Sur les rives des fleuves du Nord vient le myosotis qui recherche l’ombre parmi les herbes glauques et ne répand point de senteur. Ainsi les filles d’Allemagne. Sur les rives des fleuves du Midi vient la menthe qui s’élance vers les astres et attire par son odeur. Elle élève fièrement sa belle chevelure au-dessus des plantes qui l’entourent. Ainsi la fille d’Espagne porte sa tête altière sur son cou gracieux. Laquelle choisirez-vous des deux fleurs azurées ?….

« La menthe est bleue comme l’œil des vierges ; ses feuilles sont soyeuses comme leurs mains.