et la gorge du rossignol ; quand Phœbé, la chasseresse, mire ses doux yeux dans le feuillage du saule, son arbre favori ; quand l’air est agité par les soupirs des mondes....
« Nous, pauvres filles des hommes, enivrées par le bruit des concerts, par le luxe des toilettes ; nous qu’on étouffe avec l’encens des louanges, on voudrait nous voir mourir sans être aimées ! Oh non, rien ne tombe au printemps ; ni les feuilles, ni les poitrinaires. Rien ne pleure que la sève, la mère des fleurs. Et ce sont des larmes de joie !
« Les fleurs ne mentent jamais ; dès qu’elles changent de couleur, elles ont cessé de vivre.
« Les plaines poudreuses de la Castille sont chères à la déesse des moissons. Les plus belles pommes d’or croissent sur la terre andalouse où les femmes se disputent le prix de la beauté. Dans les montagnes du Basque s’élèvent le sapin, le premier-né des fils d’Europe, et le châtaignier dont les fruits nourrissent les hommes forts. Les plantes, les arbres et les fleurs célèbrent les harmonies universelles.
216 « Les fleurs ne mentent jamais ; dès qu’elles changent de couleur, elles ont cessé de vivre.
« Le blé veut dire or et richesses ; la rose, beauté ; le lys, grâce ; la rue, délire des sens ; l’anémone, caprice éphémère ; la violette, modestie trompeuse ; le narcisse, vanité ; la tulipe, beauté froide ; le chêne, force et simplicité ; l’olivier, paix ; la gre-