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Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/387

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» Hermosa ! regarde-moi. Les astres regardent bien le dernier des insectes perdu dans la verdure et le poisson dans l’eau.

» Maravilla ! Il fut un temps où vos nobles mères ne croyaient pas déroger en recherchant le bonheur dans nos mansardes, un temps où tel grand d’Espagne se voyait dédaigné pour un pauvre étudiant. Aujourd’hui vous préférez les titres, les honneurs, les bonbons, l’or et les parures. Vous n’aimez plus l’amour. Au moins faites-nous l’aumône ; nous la recevons fièrement.

» Morenita ! jette donc un cuarto dans mon tambour de basque ; l’on a souvent besoin d’un plus petit que soi. Moi, je te dirai ce que fait l’ami de ton cœur. Et le don de ta main, nous le ferons servir à passer nos épreuves de sangrador ou de curé. Jamais un bienfait ne se perd. »

Comme il finissait, la Dolores enveloppa quelques maravedises dans un papier d’azur ; elle y joignit deux pastilles de menthe et laissa coquettement tomber le tout dans la pandereta sonore.

« Ole ! Ole ! reprit le chœur. Vivent le Carnaval de Madrid et les étudiants des deux Castilles ! »


L’orateur continue :

« À toi maintenant ma strophe galante, Ramona, douce amie qui ris de si bon cœur. Oh ! ramène si tu veux les franges de ta mantille sur tes lèvres de corail. Je te reconnais : rien n’échappe à l’étudiant masqué.

» Comment l’appelles-tu, le brun cavalier de