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243 Alors chante Pedro Perez, Pedro Perez de Segovia :

« Nous sommes les étudiants de la très héroïque cité de Madrid, les frères cadets de ceux de là-bas, de Santiago de Compostelle et de Salamanca la renommée. — Ole ! »

Près de Pedro Perez passait un muletier bavard.

« Ami borrico, dit-il à l’âne de son cœur qui voulait se reposer au son du luth, il y a plus de talent dans une de tes belles oreilles que dans toute la tête d’un bachelier de Salamanque. — Ole ! Ole ! »

Force fut bien à Pedro Perez d’interrompre son chant et de parlementer avec le muletier.


Ramon Alvar reprit, Ramon Alvar de Burgos, cette vieille capitale de la Castille Vieille. Ramon Alvar, concitoyen du bon Cid Campeador. Écoutez ce qu’il dit :

« Nous sommes les étudiants de la très savante université de Madrid, les galants, les jaloux, les intrépides, hardis avec les hommes aux mains larges, timides avec les filles aux petits pieds — Ole !

» Ces petits pieds, nous les baisons cent fois le jour ; la nuit, nous les tenons tout nuds dans nos mains. — Ole !

» Toute notre ambition, c’est d’avoir un bon cheval, et des armes brillantes, et des femmes au