» Vous êtes nos sœurs, les bien-aimées, les belles, les capricieuses. Aux corridas magnifiques où bondit le taureau, dans les jotas étourdissantes, dans les tertullas où l’on rit et l’on chante, vous êtes nos compagnes. — Ole !
» Comme nous, vous êtes vraiment philosophes ; vous méprisez l’argent qui ne sert pas aux plaisirs ; vous redoutez le travail répugnant, les chagrins et les peines qui abrègent la vie. Tout le long du jour vous chantez ; votre dot est de joie, votre ivresse, d’amour ! — Ole !
» Nous ne venons pas vous demander vos pauvres économies ; elles vous coûtent trop cher et vous vivez à peine. Mais envoyez-nous, du fond du cœur, et prières et chansons. — Ole ! »
Sur l’aile des vents légers elles envoyèrent alors et chansons et prières. À mesure qu’elles les disaient, les étudiants en chœur reprenaient leur refrain :
« Ole ! Ole ! Vivent le Carnaval de Madrid et les étudiants des Espagnes ! »
À la Puerta del Sol toute brillante de lumières, à la Puerta del Sol tant renommée, les voici parvenus les étudiants joyeux.
« Ole ! Ole ! Vivent le Carnaval de Madrid et les étudiants des Espagnes ! »