Aller au contenu

Page:Cœurderoy - Jours d'exil, tome II.djvu/415

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

gauche le grand sabre à la lame tranchante. Les toreros ceignent le juste-au-corps de fin cuir ; leurs chapeaux sont ornés de plumes de faisans et de paons, leurs fusils reluisent comme de l’argent : ils sont les plus nombreux et les plus animés.

259 Quand sonne la première fanfare, tous les ouvriers sautent en selle et manient leurs chevaux avec une grâce parfaite. Chacun possède le sien, et les plus grands généraux civilisés n’en avaient pas de pareils dans les jours de bataille.

— Dès que le luxe ne sera plus le privilège de la fortune, le cheval deviendra l’inséparable compagnon de l’homme. Celui-ci ne se fatiguera plus sans utilité, sans plaisir, à faire de longs trajets à pied ; il ne dépensera plus ses forces que dans l’animation de ses joyeux travaux. Alors les races chevalines se multiplieront, s’embelliront à l’infini par les croisements et les bons soins. —

Derrière chaque bande d’ouvriers partent les approvisionnements et les lourdes machines qui doivent l’aider dans son travail. Les fourgons qui les contiennent sont entraînés à toute vitesse par les zèbres et les ânes au pied sûr.


Quand sonne la seconde fanfare, chaque troupe s’élance dans sa direction de toutes les jambes de ses coursiers. Les routes sont arrosées, balayées, les cavaliers n’y soulèvent plus des nuages de poussière, elles disparaissent devant eux comme par enchantement.

Parvenues sur le théâtre de leurs exploits, les